Retour sur le CSA ministériel Jeunesse et Sports du 16 octobre 2025

et précisions sur les rapports et missions d’inspection générale 2025

 Ivry sur Seine, le 19 octobre 2025

Rassemblées autour d’un seul point à l’ordre du jour consacré au fonctionnement des instances de dialogue social à Wallis et Futuna, les organisations syndicales en ont profité pour adresser des messages à l’administration centrale. Le SEP profite de ce Flash Infos pour interpeller directement Madame Marina Ferrari, ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative.

  1. Le monde associatif est à bout de souffle.
  • Le SEP a participé à la manifestation du 11 octobre aux côtés des fédérations d’éducation populaire et des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) pour protester contre les coupes budgétaires inscrites dans le projet de loi de finance (PLF)

Ce que l’on retient de ce CSA :

  • Le budget de la mission « sport, jeunesse et vie associative » baisse de 18% passantde 1,46 milliard € en 2025 à 1,19 milliard en 2026 dans le projet de loi de finance
  • Concernant le programme 163 « Jeunesse et Vie associative », baisse de 26% : 627 M€ en 2026 contre 848 M€ en 2025.
  • La DJEPVA (Direction de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et de la Vie Associative) assure que les financements pour les partenariats JEP, FONJEP et FDVA restent stables.
  • En revanche : les financements pour les « colos apprenantes » et le SNU (Service National Universel) disparaissent du budget.  L’agence nationale du service civique voit son budget rogné passant de 579 359 187 € à 465 M€ (-114M€). 
  • Alerte sur le BOP 305 visant le champ de l’ESS : cure d’austérité avec une baisse de 54% selon le président d’ESS France.

Position du SEP :

  • Nous regrettons que ces fonds ne soient pas réorientés vers les associations pour qui « l’engagement et l’émancipation » sont l’essence même de leur actions (Le SEP a interpellé la ministre en comité de filière Animation réuni ce 17 octobre également)
  • Nous dénonçons ces coupes financières et alertons l’administration sur les menaces que ces restrictions font peser sur les associations avec des risques de licenciement massif dès 2026. Nous rappelons que le secteur associatif, c’est 1,8 millions d’emplois, 20 millions de bénévoles, 13% des emplois et seulement 7% du total des aides de l’Etat au secteur privé.

2. Revalorisation indemnitaire pour les PTP (Personnels Techniques et Pédagogiques)

  • À partir de novembre 2025, la 3ème tranche du RIFSEEP est mise en place avec effet rétroactif au 1er janvier 2025 (BOP 214 et 219).
  • La note de service en date du 10 octobre 2025 précise cette revalorisation : elle concerne l’augmentation de l’ISFE de l’ordre, en moyenne, de 130€ brut/mois/ETP en groupe 2 et la mise en place du CIA (complément indemnitaire annuel).

Position du SEP :

  • Nous maintenons le combat visant à fondre ce régime indemnitaire dans le traitement indiciaire et invitons tous les agents à vérifier leurs fiches de paie de novembre ou celle de décembre pour détecter d’éventuelles erreurs.
  • Nous relevons que l’administration a respecté ses engagements qui consistaient à prévoir une revalorisation indemnitaire en 3 ans (2023-2024-2025) qui a été profitable à tous les PTP, notamment les collègues stagiaires.

3. Droit à la formation menacé

  • L’UNSA alerte sur la remise en cause du droit à la formation des PTP, notamment à cause de la cure d’austérité imposée par Bercy.
  • Le Plan national de formation (PNF – https://formajes.fr/formations ) adressé début septembre par la DJEPVA souffre d’un double mal : insatisfaisant sur le fond et inaccessible !

Position du SEP :

Nous dénonçons l’évolution du PNF dont l’offre s’appauvrit au fil des ans, se limitant à une présentation de dispositifs ou de logiciels par la DS ou la DJEPVA, sans compter les embûches administratives comme le seuil élevé de 15 inscrits pour ouvrir une formation.

Le SEP et l’UNSA recensent actuellement, à partir de vos témoignages, toutes les situations où des agents sont empêchés de se former. L’UNSA a dénoncé la position de l’école académique de la formation continue (EAFC) des Hauts de France, qui conditionne toute demande de formation à un accord préalable de financement.

4. Missions inspection générale concernant l’éventuelle transformation des SDJES – les préfets en embuscade ?

L’UNSA et le SEP demandent sans délais une clarification de la position du Gouvernement et de la Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie Associative.

Rappel historique :

L’adossement du périmètre de Jeunesse et Sports à la DGRH des ministères sociaux pendant plus d’une décennie (2009-2020) avait asséché nos services et nos missions au sein de directions interministérielles (DDCS, DDCSPP, DRDJSCS…) : culture de travail incompatible avec nos missions éducatives, saignées de nos effectifs, absence de formation pour les agents, souffrance au travail et tentative de transformer les corps de PTP en attachés d’administration.

Au 1er janvier 2021, alors que notre disparition avait été actée en 2017-2018 (https://www.jdanimation.fr/infos/cap-2022-vers-un-demantelement-de-jeunesse-et-sports), le rapprochement avec les services de l’Education nationale et la création du pôle éducatif ont constitué une opportunité positive. En 2025, tout n’est pas abouti (risques ou effets de siphonnage des moyens par le Rectorat/Dasen, complémentarité éducative à la recherche d’une boussole, conditions logistiques et matérielles parfois insatisfaisantes, gestion conflictuelle des véhicules de service, etc.).

Sur certains sujets, la situation des SDJES sous la double autorité hiérarchique ou fonctionnelle soit du DASEN – Recteur soit celle du préfet pose problème.

Cependant, des avancées concrètes permises au sein de l’Education Nationale sont indéniables : revalorisations indemnitaires, effets positifs en termes de reclassement pour les collègues depuis septembre 2023, maintien des ETP, maintien de hauts niveaux de recrutement dans les concours CEPJ, professeurs de sport et IJS…

Position du SEP : ayant pris connaissance d’une lettre de mission du Premier Ministre Bayrou en date du 25 juillet 2025 aux Inspections Générales de l’Administration (IGA) et de l’Éducation, du Sport et de la Recherche (IGÉSR), la Fédération UNSA Education et le SEP ont sollicité un entretien avec les inspecteurs généraux pour défendre nos missions éducatives et nos statuts. Nous attendons leur réponse.

Cette lettre de mission est explicite : « Evaluation de la situation des SDJES en vue de leur transformation »

A priori, malgré le changement de Premier Ministre et de Gouvernement, la mission est maintenue et en cours !

Ce n’est pas la première et ce ne sera sans doute pas la dernière.

En 2023-2024, le Secrétariat Général de MENJS avait mandaté une mission d’Inspection Générale, appuyée par le cabinet de consultant ERNST and YOUNG sur le sujet « Adéquation-moyens ». Ce sujet avait été présenté en CSAMJS et la majorité des organisations syndicales, dont le SEP, avait émis des réserves très fortes. Elles avaient, dont le SEP, participé à l’audience intersyndicale pilotée par l’Inspection Générale.

Le contexte de l’époque était celui du SNU qui vampirisait les crédits et les ETP, avec des missions parfois très éloignées de celles de personnels techniques et pédagogiques.

Notons aussi que des emplois « sauvés » ou créés (postes aux concours notamment), avaient vocation à s’impliquer sur le SNU, l’Inspection Contrôle Evaluation mais aussi des missions de développement.

Le rapport de l’inspection générale de janvier 2025 « Évaluation de l’adéquation entre les missions des services déconcentrés jeunesse, engagement et sport et les compétences des personnels exerçant dans ces services » fait suite à ce « travail ». Il a été remis aux ministres de l’Education et en charge de la Jeunesse et des Sports de l’époque. Il contient des recommandations inacceptables, notamment pour les CEPJ ou les CTPS (fusion des corps PS et CEPJ, disparition des CTPS, suppression des spécialités CEPJ, réforme des concours avec une approche plus administrative ou transversale…). Lors de nos échanges avec le politique avant l’été 2025, le discours avait été très clair : rien n’est retenu. Cependant, lors d’une rencontre avec les conseillers du Premier Ministre début 2025, avait été indiquée la volonté de réfléchir à plusieurs options de réorganisation…Ce sujet est donc une constante depuis 2017-2018…

A l’occasion des audiences dédiées, dans le cadre des rencontres bilatérales avec les ministres ou la DGRH, le SEP n’a de cesse de défendre nos décrets et nos missions statutaires.

En conclusion, nous sommes conscients des difficultés qui persistent encore dans plusieurs services. Nous regrettons aussi que la complémentarité Education nationale – Jeunesse et Sports ne soit pas toujours systématique ni évidente. Il reste du travail.

La période est agitée et tendue, tant au plan politique qu’au niveau budgétaire. On perçoit de nouveau des tentatives et des volontés de réorganisation des services de l’Etat : être au plus près des territoires, des habitants, des usagers, rendre plus visible l’action concrète et quotidienne des agents et des services de l’Etat. Ces objectifs sont compatibles avec le respect de nos statuts et de nos missions.

Nous agissons quotidiennement pour écouter, comprendre et agir, en privilégiant le dialogue.

Nous sommes garants des mandats confiés par nos adhérents dans notre fonctionnement interne (congrès, conseil syndical, plateforme revendicative…) et nos collègues lors des élections professionnelles.

Nous proposerons prochainement des temps d’information et d’échanges sur ces sujets importants.

Pour le Secrétariat National du SEP

Richard REBOUL et David DURAND

Elus en CSAM Jeunesse et Sports