Nous, associations, syndicats, membres de la société civile, nous sommes réuni·es mercredi 20 décembre au lendemain du vote de la loi pour “contrôler l’immigration, améliorer l’intégration” face au point de bascule qu’elle constitue pour nos principes républicains comme pour la vie des personnes étrangères et de l’ensemble des habitants de notre pays, salarié·es, travailleuses et travailleurs sociaux, agent·es du service public, bénévoles, universités et entreprises qui seraient confronté·es aux désordres provoqués par cette loi.


Rassemblé·es par nos valeurs communes de solidarité, de fraternité et d’égalité, nous ne pouvons accepter de voir le gouvernement et le Président de la République endosser une part conséquente du programme historique de l’extrême-droite : préférence nationale, remise en cause du droit du sol, déchéance de nationalité, criminalisation des personnes sans-papiers, limitations du droit à vivre en famille… Nous sommes consterné·es qu’une idéologie funeste l’ait emporté sur les faits, que les fantasmes aient triomphé sur la réalité des dynamiques migratoires.


Alors que notre pays est traversé de multiples fractures, nous dénonçons un texte qui tourne le dos aux forces de la société et va remettre en cause la garantie de droits fondamentaux et les libertés publiques, appauvrir des personnes déjà vulnérables, en les privant notamment d’aides au logement, à l’autonomie ou d’allocations familiales, remettre en question l’inconditionnalité de l’hébergement d’urgence, durcir l’accès aux titres de séjour, refuser un cadre clair de régularisation des travailleurs et travailleuses sans papiers et qui contribuera à stigmatiser davantage toute personnes d’origine immigrée et toute personne étrangère. Nous ne sommes pas dupes des discours qui n’assument pas la réalité du contenu de cette loi et qui visent à en maquiller les conséquences pour les étrangers en France, mais aussi pour toute la population.


C’est bien un tournant que connaît notre République depuis mardi 19 décembre au soir. Mais le Président de la République a encore, entre ses mains, la capacité d’interrompre cette marche funeste. C’est pourquoi nous lui demandons solennellement de prendre la mesure de l’ampleur du désordre et de la crise sociale et démocratique que cette loi viendrait aggraver et de surseoir à sa promulgation.


Nous sommes et resterons déterminés à défendre un autre modèle de société, loin du rejet et de la haine de l’autre. Nous entendons poursuivre cette mobilisation avec toutes les forces de la société qui s’expriment d’ores et déjà dans les collectivités locales, les universités, les entreprises et dans toute la société civile.


Nous nous retrouverons à nouveau dès la rentrée, le 11 janvier, pour poursuivre cette dynamique de rassemblement, demander au Président de la République de surseoir à la promulgation de la loi, intensifier et élargir la mobilisation contre ce texte et son idéologie.

Signatures

  1. ATTAC
  2. Anafé
  3. ANVITA
  4. Bibliothèques Sans Frontières
  5. CEMEA France
  6. Cimade
  7. CFDT
  8. CGT
  9. CNAJEP
  10. Droits d’urgence
  11. Emmaüs France
  12. Emmaüs Solidarité
  13. Fédération des Acteurs de la Solidarité
  14. Fédération de l’entraide protestante
  15. Femmes de la Terre
  16. Femmes Egalité
  17. Fondation Abbé Pierre
  18. France Terre d’Asile
  19. Futbol Mas France
  20. FSU
  21. Groupe Accueil et Solidarité
  22. JRS France
  23. Ligue des Droits de l’Homme
  24. Ligue de l’Enseignement
  25. MADERA
  26. Médecins du Monde
  27. MRAP
  28. Observatoire international des prisons
  29. Oxfam France
  30. Pantin solidaire
  31. Paris d’Exil
  32. Polaris 14
  33. Samu Social de Paris
  34. Secours Catholique
  35. SINGA
  36. Solidarité Laïque
  37. Solidaires
  38. Solidarités Asie France
  39. SOS Racisme
  40. Thot
  41. Union des Etudiants Exilés
  42. UNIR – Universités & Réfugié.e.s
  43. UNSA
  44. Utopia 56
  45. UNIOPSS