Contexte
Ce CSAMJS s’est tenu avant l’annonce par le 1er Ministre du projet de plan d’austérité pour 2026.
Les points abordés sont donc à apprécier à l’aune de ce choc d’austérité.
Cette instance nous a permis d’amplifier les messages adressés à la Ministre (absente) et au nouveau DGRH M. Christophe GEHIN (en poste depuis le 4 juin 2025).
L’héritage des J.O.P. : un rendez-vous manqué avec les collectivités territoriales et les associations.
Les organisations syndicales dénoncent le plan d’austérité du Gouvernement au regard des engagements pris et des enjeux pour les français et les françaises (Pass sport impacté par le plan d’austérité annoncé, un BOP 219 en tension, les financements des installations sportives reportés, etc.).
Encore une réforme de l’administration territoriale de l’Etat avec le renforcement des pouvoirs des Préfets : un glissement inquiétant dénoncé par l’UNSA
Nous interpellons la ministre pour préserver la mission éducatrice des services et des agents jeunesse et sports. Cette réforme permettrait au préfet d’émettre un avis sur la répartition territoriale des services publics. Les préfets auraient un avis à porter sur la nomination, l’évaluation, la fixation des objectifs et la rémunération indemnitaire des chefs de services déconcentrés notamment sur les DASEN et les chefs de SDJES.
NON au déménagement de la DRAJES Ile de France
Une mobilisation des agents d’Ile de France qui s’invitent lors de ce CSAMJS
Ce CSA a été marqué par l’intrusion des agents du ministère (DJEPVA – Direction des Sports -DRAJES d’Ile et INJEP) pour demander l’abandon du projet de déménagement de l’Avenue de France (75013 Paris) sur le site Pascal à Gentilly (94250).
Une motion a été votée à l’unanimité des organisations syndicales siégeant en CSAMJS pour soutenir l’abandon de ce projet non concerté et mal pensé qui concerne 500 collègues !
Le projet de transfert du site de l’Avenue de France (75013) vers Pascal à Gentilly (94250) concentre les inquiétudes des personnels. Ce déménagement, qui concerne la DJEPVA, la Direction des Sports, la DRAJES et l’INJEP, a été unanimement rejeté par les organisations syndicales.
Les principaux griefs portent sur :
- Une pseudo concertation préalable
- Des risques psycho-sociaux potentiels après de multiples changements
- L’impact sur les conditions de travail des agents
- La désorganisation prévisible des services
Plan National de Formation : une régression programmée
Le Plan National de Formation (PNF) 2025-2026 suscite de vives inquiétudes. Les organisations syndicales dénoncent les impacts des coupes budgétaires dans cette offre de formation, aussi bien dans le déroulé pédagogique que dans les prises en charge des frais d’hébergement et de déplacement.
Principaux éléments critiques relevés :
- Contenu orienté vers des missions régaliennes aux dépens des spécificités métiers
- Seuil de participants irréaliste avec un minimum de 15 participants pour maintenir la formation
- Des formations en distanciel qui représente désormais 33% du PNF.
- Budgets en diminution constante au plan national et dans les académies. Les frais de déplacement conditionnent le plus souvent l’accès à la formation.
La DGRH entend notre mécontentement et se rapprochera des recteurs, des rectrices et des écoles académiques de la formation continue (EAFC) pour harmoniser les usages du BOP 214 (moyens de fonctionnement)
Avenir du Service National Universel : enfin, une disparition qui ne dit pas son nom !
Le SNU disparait progressivement du paysage Jeunesse et Sports. Les séjours de cohésion passeraient de 12 à 5 jours et s’intègreraient désormais sur le temps scolaire (Classes et Lycées Engagés). Les séjours devraient désormais être entièrement délégués à des opérateurs (associatifs) sur la période avril-mai (2 séjours s’enchaineraient pour pouvoir garder la même équipe d’encadrement) ; les contrats de travail devraient basculer de contrat d’engagement éducatif à contrat à durée déterminé ; 10 à 13 000 seraient concernés en 2025-2026.
Nous nous félicitons de cet abandon progressif, néanmoins cela soulève d’autres interrogations portant par exemple sur :
- Le devenir des personnels en charge du SNU dans les services et leur redéploiement vers d’autres missions Jeunesse Education Populaire Vie Associative
- Les conséquences financières et logistiques concrètes sur les services et le redéploiement possible d’une partie des crédits vers d’autres actions ou missions
- La modification du code du service national ?
- Un nouveau chantier à venir sur un « parcours citoyen » ?
Mobilités et mutations (Lignes Directrices de Gestion) : une opacité et des délais de traitement que nous dénonçons.
Pour rappel il y a principalement 2 types de mutations dans le secteur JEP
Poste « fléché » : dans le domaine JEUNESSE : 40% de postes fléchés dans le secteur JEP | Poste « générique » : mode de mutation le plus répandu mais tendance à réduire ce volet |
Poste vacant caractérisé par sa localisation et le métier : le CEPJ avec une spécialité par exemple. Pas d’entretien obligatoire | Poste de CEPJ ou CAS caractérisés par leur localisation et susceptibles d’être rendus vacants pendant la campagne de mutation. |
Dans un contexte où le « mouvement » fait peu à peu place au « recrutement », les organisations syndicales ont mis en lumière les dysfonctionnements dans les procédures de mobilité, même si nous notons que les mutations pour « priorités légales de mutation » ont été majoritairement satisfaites en 2024.
Mais les recrutements de moins en moins transparents, on relève une baisse significative des mutations traditionnelles au profit d’un recrutement dit « au fil de l’eau ». Par ailleurs, plusieurs postes ne sont pas proposés au « Mouvement » ni aux sortants de concours mais sont publiés sur la Bourse de l’Emploi Public pour des affectations au 1er septembre…
On note également l’utilisation problématique de la plateforme AMIA.
Enfin, nous dénonçons avec force les délais intenables pour les lauréats des concours 2025, notamment CEPJ, à qui l’administration a proposé des postes le 11 juillet après-midi pour un retour de leur part le 17 juillet. A l’heure où vous lisez ces lignes, nos futur.e.s collègues sont encore dans l’incertitude pour une prise de poste au 1er septembre et une formation statutaire qui débute le 8 au CREPS de Poitiers.
A ce stade, le SEP constate que les discours relatifs à l’attractivité et à la facilitation des parcours professionnels doivent se traduire par des modalités de gestion plus agiles et réactives.
Pour le concours CEPJ 2025, tous les postes n’ont pas été pourvus et il y a malheureusement de fortes chances que plusieurs lauréats demandent le report du bénéfice du concours ou y renoncent.
Procédure d’habilitation des diplômes rénovés en bloc de compétences : un dossier unique d’habilitation JEPS en phase test
Nous avons, avec les autres OS, dénoncé l’existence d’un dossier unique d’habilitation qui circule dans certaines DRAJES, faisant la part belle à des considérations administratives et règlementaires, avec pour conséquence un rôle réduit des DRAJES dans l’accompagnement des organismes de formation.
Nous constatons des écarts importants dans la transmission des informations. Certains services Formation ont été destinataires du dossier unique, se sont réunis et en ont discuté. D’autres n’ont même pas eu connaissance de l’existence de ce dossier unique ni de la nécessité de le diffuser aux opérateurs de formation. Aussi bien sur le fond que sur la forme, ce dossier unique suscite à ce jour plus de réserves que de satisfaction et interroge par son anachronisme. Il arrive donc après le travail effectué dans les régions par les équipes de PTP chargés de l’instruction et ne semble pas avoir fait l’objet d’une concertation avec les principaux intéressés.
On peut parler d’attaque en règle contre les missions techniques et pédagogiques des PTP dans les pôles Formations des DRAJES.
Le SEP alerte sur la non reconnaissance de l’expertise en ingénierie de formation des PTP dans les pôles Formations des DRAJES. Le SEP demande la mise en place d’espaces de concertation et de coopération entre la Direction des Sports et les pôles Formations des DRAJES.
Tensions dans les relations de travail
Un point d’alerte majeur a été soulevé concernant la dégradation des relations professionnelles dans plusieurs services. Les organisations syndicales ont mis en évidence :
- Une augmentation significative des conflits internes (SDJES, DRAJES, Établissement). Nous vous invitons à renseigner les Registres Santé et Sécurité au Travail (RSST) et à nous mobiliser pour en assurer un suivi.
- Une détérioration du climat social en général
- Des décisions locales problématiques et non conformes à l’obligation de continuité de service public (fermeture des services au public et congés imposés à la DRAJES PACA pendant 15 jours cet été par exemple…)
Le SEP est notamment vigilant dans 3 départements situés dans les régions Bretagne, Pays de Loire et Nouvelle-Aquitaine.
Conclusion : des revendications claires
Face à ces constats, nous continuerons à défendre :
- La préservation des missions de service public
- Le maintien de conditions de travail dignes et respectueuses
- Une formation professionnelle de qualité
- Le respect des personnels et de leurs statuts (compétences, expertises…)
Le dialogue social reste notre boussole pour construire des solutions durables et respectueuses des agents et de leurs missions. Beaucoup de changements sont intervenus au niveau de la DGRH de l’Education Nationale mais nous continuons à travailler avec nos interlocuteurs et nos interlocutrices dans la recherche de solutions constructives.
Le SEP vous souhaite un bon été
Vos représentants en CSAMJS : Richard REBOUL, Aurélie CANAZZI et David DURAND